Petit tour d’horizon sur la toile, je trouve : « Libérez-vous de l’égo », « Les pièges de l’égo », « L’illusion de l’égo » et même « Détruisez votre égo » ! Force est de constater que l’égo est souvent mis au banc des accusés.
Mais qu’est-ce que l’égo, cet égo dont il faut à tout prix se défaire ?
De quoi parle-t-on concrètement ?
A l’origine, « égo » signifie littéralement « je », « moi ». L’égo est donc apparenté à notre personnalité, à notre façon d’être au monde, à la façon dont nous nous incarnons (incarner dans le sens de « prendre forme »). L’égo est alors constitué d’autant de qualités que de défauts et vivre sans égo ce serait un peu comme vivre sans corps !
L’égo est aussi la représentation, la perception de soi. Comment vivre sans la perception, la conscience de qui nous sommes ? Comment être en lien avec l’autre si nous ne savons pas qui nous sommes, ce que nous voulons, ce que nous pouvons ?
A partir de là, il est impossible de vivre sans égo ! L’égo est notre façon d’être au monde.
A quel moment sommes-nous passé à l’égo dont il faudrait à tout prix se méfier ?
En fait, le sens du mot égo a évolué ; dans le domaine du développement personnel et de la spiritualité, il est devenu « ce qui nous empêche d’atteindre une forme de vérité, de profondeur » (définition Internaute) ou encore selon Wikipedia « une fausse personnalité ».
Il s’agit donc d’une mise en garde contre le risque de confusion entre notre perception de nous-mêmes et qui nous sommes vraiment. L’égo n’est qu’un reflet partiel de nous-même, et non nous-mêmes. L’égo est une mise en forme de qui nous sommes, mais cette forme nous limite, nous empêche d’être en dehors de ce cadre.
Si nous n’avons pas la conscience de ces limites, l’égo détiendra la clé de qui nous sommes, prendra le pouvoir sur nous, et deviendra nous. Il sera une sorte d’instance toute puissante qui n’agira, dans l’ombre ou la lumière, que pour servir ses intérêts personnels, et sera exigeant, tyrannique, manipulateur, vis-à-vis de nous-mêmes et des autres. L’égo nous amènerait alors forcément sur le mauvais chemin.
« Se libérer de l’égo », ce serait alors se libérer de cette instance. Ne pas le laisser nous gouverner, ou ne pas croire que nous ne sommes que cela, afin de laisser une place à un être plus grand, animé par d’autres valeurs, d’autres croyances que celle de notre personnalité…
« L’illusion de l’égo » nous rappelle le décalage entre qui nous croyons être -ou qui nous paraissons être- et qui nous sommes vraiment. Comment savons-nous qui nous sommes, que les choix que nous opérons sont totalement en adéquation avec notre être ?
La voie de la sagesse serait donc ailleurs, en dehors de l’égo, mais où alors ? Dans un être unifié, non séparé, l’égo nous coupant de nous-mêmes. Un être conscient de sa conscience et conscient de l’existence de ce qui nous échappe.
Ma voie personnelle serait de remercier mon égo qui me donne la conscience de qui je suis, de mes croyances, qui me permet d’être moi.
Mais ma voie est aussi de ne pas être dupe, de ne pas me leurrer, car mon égo peut m’amener sur le mauvais chemin, animé par ses peurs, ses croyances.
Ne pas oublier surtout, qu’il y’a toujours cette part de moi, de mon être qui m’échappe, qui est mon essence même, qui regorge de tous mes possibles. Je m’y relie, avec humilité, avec gratitude, avec curiosité, avec amour…vigilante à ce que cette part d’inconnu en moi puisse se révéler ou rester tapie, bien à l’abri, et veillant que mon égo soit et reste loyal à mon être-au-monde.